Urbanisme: l'Ile-de-France dessine son aménagement jusqu'en 2040


Urbanisme: l'Ile-de-France dessine son aménagement jusqu'en 2040

© Getty Images Signature

Publié le 11 septembre 2024

La région Ile-de-France a voté mercredi le plan d'aménagement du territoire qui s'imposera aux élus jusqu'en 2040, dont une mesure "anti-ghetto" controversée sur les logements sociaux, et la "Région des...


Le schéma directeur de la région Ile-de-France (Sdrif), qui a fait l'objet d'une enquête publique avec 8.700 contributions, a été adopté par une "très large majorité" des élus du conseil régional présidé par Valérie Pécresse (LR), a annoncé l'institution dans un communiqué. Le précédent Sdrif datait de 2013.

Le nouveau document comprend une "norme anti-ghetto" visant à freiner la production de logements sociaux dans les communes qui en comptent déjà au moins 30%, pour instaurer "une mixité sociale réelle plutôt que de laisser la misère entretenir la misère", a déclaré Valérie Pécresse à l'ouverture de la séance.

Les services de l'Etat avaient retoqué une clause plus restrictive dans l'avant-projet du Sdrif, en 2023, estimant que son application entraînerait une baisse de la construction de logements sociaux de 21%.

"A l'issue de l'enquête publique, la clause a été vidée de sa substance", selon les élus communistes, qui voient "une défaite idéologique de Valérie Pécresse" dans la nouvelle mouture, selon eux seulement "incitative".

Le vice-président de la région, Jean-Philippe Dugouin-Clément (UDI), a répondu que la clause n'avait "pas bougé" et que la région continuerait, comme elle le fait depuis 2016, à ne pas financer le logement social dans les villes comptant plus de 30% de logements sociaux.

Adrien Delacroix (groupe socialiste, écologiste et radical), s'est alarmé d'une mesure qui va "bloquer le développement de l'offre" dans les communes dont les maires souhaitent dépasser les 30% de logements sociaux, "à l'heure d'une crise majeure du logement" en Ile-de-France.

Le Sdrif prévoit également la protection de 38.000 hectares d'espaces agricoles, le triplement des fronts verts contre l'artificialisation des sols et la création de 140 nouveaux espaces verts.

Il veut créer "un nouvel équilibre entre la ville et la nature" avec la "Région des 20 minutes", inspirée du concept de la "ville du quart d'heure" de l'urbaniste Carlos Moreno.

L'ambition: permettre à chaque Francilien de travailler, éduquer ses enfants, se divertir, pratiquer du sport... à moins de 20 minutes chez soi, avec la création de 144 "polarités", c'est-à-dire des zones regroupant les différents services.

Aujourd'hui 74% des Franciliens de la grande couronne ont accès en moins de 20 minutes à la plupart des services, selon une étude menée par l'Institut Paris Région (IPR).

C'est l'accès à la santé qui pèche le plus, a précisé à l'AFP son directeur général, Nicolas Bauquet. Et dans les communes les moins denses, seuls 20% des habitants ont un accès jugé satisfaisant aux services.


AFP
Partager