© Ross Helen
Publié le 15 octobre 2024
"L'Ile-de-France doit tirer partie de la fantastique exposition promotionnelle dont elle a bénéficié: 11 millions de spectateurs sont venus dont 4 millions d'étrangers, la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques est l'évènement le plus regardé au monde avec plus d'un milliard de téléspectateurs", a rappelé Pierre-Antoine Molina, secrétaire général aux politiques publiques Île-de-France, lors d'une table ronde à la Banque de France consacrée aux retombées des Jeux sur le tourisme et la culture.
Cérémonies d'ouverture mettant en avant les monuments de Paris, la Seine et ses bateaux, compétitions au Grand Palais, au château de Versailles ou à Montmartre, village olympique en Seine-Saint-Denis...les images mettant en avant l'Ile-de-France n'ont pas manqué durant ces Jeux.
"Malgré un impact négatif temporaire sur l'activité à très court terme, nous pensons que les Jeux Olympiques ont été un grand succès d'image pour Paris et la destination France en général et qu'il y aura un effet trampoline pour l'attractivité du pays pour au moins deux ou trois ans", a estimé lors d'un échange avec des journalistes Bertrand Monier, en charge des loisirs et services à la consommation pour le fonds d'investissement PAI Partners.
Les premiers bilan de l'été sont en effet en demi-teinte pour les professionnels du tourisme et de la culture. "Tous les acteurs n'en ont pas profité: si les hôtels ont bien marché, pour la restauration et les taxis, c'était plus compliqué", résumait Vanguélis Panayotis, président de MKG Consulting lors d'une conférence de presse.
Le Louvre a vu sa fréquentation baisser de 14% pendant les Jeux, la Conciergerie de 56% et l'hôtel de la Marine de 52%, a détaillé à la Banque de France François Laurent, délégué ministériel aux Jeux du Ministère de la Culture.
"Peut-être que les résultats immédiats ne sont pas exceptionnels, mais quelles images nous avons eu ! (...) Je pense que ce ne sera pas sans impact pour le futur", a-t-il nuancé.
C'est donc vers l'avenir que les professionnels se tournent maintenant. Selon la Banque de France, au troisième trimestre, "l'effet JO a été sensible, estimé à 0,25% du PIB, essentiellement tiré de la vente des droits télévisuels et de la vente des billets".
Côté tourisme, "pour l'instant l'effet est timidement positif", selon Thomas Deschamps, directeur de l'observatoire Paris je t'aime Office du tourisme de la capitale, avec des réservations aériennes internationales en hausse de 9 à 10% sur le dernier trimestre.
"Mais on attend des fêtes de fin d'année du tonnerre de Zeus avec +15% d'arrivées. Les Américains, les Canadiens, les Britanniques sont très en demande", a-t-il ajouté.
"Notre conviction c'est que 2024 va être une bonne année pour l'hôtellerie, et les perspectives sont encourageantes pour 2025", estime Stéphane Botz, expert hôtellerie de KPMG, estimant que pour les hôteliers "le mois d'octobre s'annonce déjà exceptionnel".
Mais les Jeux olympiques n'ont pas été qu'une belle vitrine, ils ont aussi été "un vecteur d'accélération des rénovations et un déclencheur des mécénats", selon un représentant du château de Versailles, qui a ainsi restauré le char d'Apollon pour 5 millions d'euros grâce au mécénat.
Le prolongement de la ligne 14 du métro jusqu'à Orly ou encore la nouvelle salle Arena porte de la Chapelle au nord de Paris sont autant de créations pérennes bénéfiques au tourisme.
"L'avantage des Jeux, c'est que plein de choses se sont débloquées", confirme Corinne Menegaux, directrice générale de l'office de tourisme de Paris qui a lancé pendant les JO son application d'expériences personnalisées, Myparisjetaime.
"Il y aura peut-être une augmentation du nombre de visiteurs, et c'est très bien mais le vrai sujet, c'est l'expérience visiteur et ouvrir le territoire", selon elle.