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Publié le 03 août 2024
Puis les Jeux olympiques et paralympiques ont donné un vrai coup d'accélérateur: 105 kilomètres d'"olympistes" ont été déployées - parfois au dernier moment - entre Paris et le département limitrophe de la Seine-Saint-Denis, du parc des Princes (ouest de Paris, pour le football) au Stade de France (nord de Paris, pour l'athlétisme et le rugby).
"Paris a tenu sa promesse, c'est une réussite!", se félicite Stein van Oosteren, conférencier spécialisé dans les modes de transport, qui documente ces Jeux sur son compte X.
"Paris est devenu un village, on a montré au monde entier qu'on pouvait tout à fait transformer une ville en un lieu apaisé, même une capitale, en très peu de temps", souligne M. van Oosteren. "En temps normal, Paris est la ville la plus dense d'Europe et il y a trop de gens par mètre carré. Là, les Parisiens ont fui, laissant au monde entier une capitale qui fonctionne."
La circulation a été difficile pendant l'installation des sites olympiques, mais la plupart des barrières se sont ouvertes pour les vélos et devant les sites, les nouveaux parkings à vélos se remplissent.
"Compte-tenu des routes bloquées, des choses qui changent tous les jours, c'est vrai que c'est un peu plus complexe quand on a besoin d'aller au travail ou autre", explique Safa Chhab, une Parisienne, sur le boulevard de Grenelle près de la tour Eiffel. "De manière générale, j'aimerais bien que ça soit toujours aussi vide, mais sans les JO."
Le réseau Vélib', plus grand réseau de vélos partagés au monde, a aussi joué son rôle. Malgré la météo capricieuse, il a enregistré 145.000 courses en moyenne chaque jour au mois de juillet, contre 129.000 en juillet 2023.
De grandes stations éphémères ont été installées près de grand sites olympiques après avoir été testées pendant des festivals ou la Coupe du monde de rugby. Des parkings ont aussi été installés, avec mille places près du Stade de France, par exemple. Le tout (pistes, stationnement) pour un coût de 7,8 millions d'euros, selon la métropole du Grand Paris.
"Ces pistes cyclables, ces parkings, c'est pour l'héritage", souligne Patrick Ollier le président de la métropole, qui regroupe la capitale et 130 communes. "C'est censé permettre aux usagers de venir sur les sites à vélo, et ça restera comme des moyens pour circuler."
"Au Stade de France, c'est assez incroyable", remarque Pierre Rabadan, adjoint à la mairie de Paris en charge des Jeux olympiques. "Les parkings (automobiles) ne sont pas utilisés alors que normalement, ils sont toujours pleins pour tous les événements du Stade de France."
Mais comment savoir si les spectateurs non franciliens ou étrangers sont arrivés à vélo sur les sites?
Certains visiteurs utilisent Vélib', pour quelques heures ou quelques jours: 73.000 "usagers uniques" (qui n'ont pas pris de forfait) ont utilisé ces vélos en juillet, soit 15% de plus qu'en juillet 2023.
Ces visiteurs se tournent encore plus vers les vélos sans bornes, comme ceux des opérateurs Lime (50% de trajets supplémentaires et 60.000 nouveaux utilisateurs depuis le début des JO) et Dott (le nombre de trajets a doublé, et ceux-ci sont plus longs que d'habitude car ils s'arrêtent sur les sites olympiques comme Roland-Garros).
"C'était génial, c'était facile, c'était rapide", lance Jason Bowen, un touriste américain, sur le boulevard de Grenelle. "C'était bien plus facile qu'avec (les VTC) Uber. Nous avons tous sauté sur des vélos et sommes arrivés directement ici."