Publié le 30 mai 2024
"Le plan le plus ambitieux d'Europe pour les transports": la présidente de région Valérie Pécresse (LR) n'a pas boudé son plaisir en recevant à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) le ministre des Transports Clément Beaune pour signer le protocole d'accord du volet mobilités du contrat de plan Etat-région (CPER), qui doit aboutir à l'été 2024.
Ce nouveau plan quinquennal prévoit 8,4 milliards d'euros d'investissements sur les années 2023-2027, dont 3,7 apportés par la région, 3 par l'Etat et 1,7 par les collectivités locales et les acteurs de transport (RATP, SNCF, IDFM).
Le protocole entériné est un "document provisoire" qui arrive "avec quatre années de retard" après avoir été "reporté depuis 2020" et la crise sanitaire, a souligné l'opposition communiste.
Si sa signature a été "longtemps retardée", a reconnu Clément Beaune, l'accord va permettre à la région, qui contrôle les transports, et l'Etat de faire face au "doublement du réseau" du métro parisien "d'ici 2030".
Le Grand Paris Express, ce projet de super métro né sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy en 2009, doit enfin se concrétiser avec quatre nouvelles lignes (15, 16, 17, 18), totalisant plus de 200 km, qui doivent entrer en service entre fin 2025 et 2030.
Après un autre accord fin septembre entre l'Etat et Ile-de-France Mobilités (IDFM) pour limiter la hausse des abonnements jusqu'en 2031, ce nouveau protocole est une "ambition politique complémentaire" face à "la galère dans les transports", a encore dit M. Beaune.
"La priorité absolue, c'est la modernisation du réseau existant", avec un budget de 1,8 milliard d'euros consacré à "la modernisation des RER et Transiliens", a pour sa part brandi Valérie Pécresse.
Le futur accord doit aussi servir à finaliser le prolongement du RER E à l'ouest de Paris, ainsi que six nouveaux projets de tramway, une quinzaine de nouveaux projets de bus "à haut niveau de service" et adapter 13 gares à l'arrivée des futures lignes, a souligné Mme Pécresse.
Le protocole concerne par ailleurs "de grands projets routiers très attendus", avec notamment "100 millions d'euros pour la création de voies réservées aux bus et au covoiturage sur les autoroutes", indique la région.
Ce protocole d'accord intervient dans un contexte de tensions politiques autour de la qualité de service des transports franciliens, enjeu majeur des Jeux olympiques de l'été 2024 (26 juillet-11 août).
Début décembre, IDFM a déploré "une nouvelle dégradation du service des transports inquiétante" et sa présidente Valérie Pécresse appelé l'opérateur RATP à "remonter la pente".
La même semaine, une rupture de canalisation à la station Châtelet-Les Halles a entraîné une interruption de circulation des lignes des RER A, B et D en plein coeur de Paris.
"Nous avons un réseau obsolète. Il y a au moins huit lignes sur dix qui ne sont plus en état d'assurer un service public de qualité. Nous payons quarante ans de sous-investissement dans les transports avant ceux décidés par Valérie Pécresse", a dit au même moment le PDG de la RATP, l'ancien Premier ministre Jean Castex.
Des propos repris par le camp de Valérie Pécresse pour souligner les responsabilités de la gauche, qui a gouverné la région entre 1998 et 2015.
Et la présidente de rappeler les projets achevés ou en voie de l'être depuis: prolongements de quatre lignes de métro (4, 11, 12, 14), ouvertures ou prolongements de six tramways…