Hidalgo confirme le périphérique parisien à 50 km/h au 1er octobre, sans attendre l'avis de l'Etat


Hidalgo confirme le périphérique parisien à 50 km/h au 1er octobre, sans attendre l'avis de l'Etat

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Publié le 09 septembre 2024

La limitation de vitesse à 50 km/h sur le périphérique, destinée à réduire la pollution subie par plus d'un demi-million de riverains, sera effective dès le 1er octobre, a confirmé lundi la maire de Paris Anne Hidalgo, sans attendre l'avis de l'Etat qui rappelle avoir "son mot à dire".


"Pour les 50 km/h, ça relève de ma décision. Ce sera au 1er octobre. On y travaille depuis 18 ans, donc ce n'est pas un sujet nouveau", a déclaré sur RTL l'édile socialiste de la capitale.

Début janvier, la maire de Paris avait annoncé qu'au lendemain des Jeux - qui se sont achevés dimanche -, elle signerait "l'arrêté réduisant la vitesse à 50 km/h", contre 70 km/h actuellement.

Le ministère des Transports, démissionnaire, n'a pas souhaité commenter les déclarations de Mme Hidalgo. Il a toutefois rappelé lundi à l'AFP que si le périphérique était une voie de la Ville de Paris, l'Etat avait son mot à dire à plusieurs titres.

Sa vitesse maximale est en effet régie par le code de la route et ne peut être modifiée que par décret pris par le gouvernement. Si la Mairie souhaite abaisser la vitesse pour des raisons de sécurité ou de protection de l'environnement, elle doit le faire sous contrôle de l'Etat, a tenu à redire le ministère des Transports.

Selon la préfecture de police de Paris, interrogée par l'AFP, "le projet nécessite à la fois une expertise des services de l'Etat responsables du réseau routier national francilien et une consultation des collectivités publiques limitrophes". Car elle estime que l'abaissement de la vitesse maximale sur cet axe, emprunté par plus d'un million de véhicules par jour, pourrait avoir des "conséquences sensibles en terme de temps de trajet pour les usagers" et "amplifier les difficultés de circulation dans toute la région parisienne".

 

- "Mesure anti-sociale" -

 

En mai, le ministre démissionnaire des Transports Patrice Vergriete avait indiqué ne pas être "favorable au débat en l'état". Son prédécesseur, Clément Beaune, avait jugé "aberrante" cette mesure de limitation.

Il avait alors affirmé que l'Etat "ne validera(it) pas" cette mesure alors que la ministre de la Transition énergétique de l'époque, Agnès Pannier-Runacher, avait dénoncé une mesure susceptible de générer davantage de bouchons et donc d'émissions de CO2.

La présidente de la Région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a fustigé une mesure "inefficace" et "anti-sociale" qui "pénalise les travailleurs de première ligne au petit matin ou tard le soir", alors que 40% des trajets effectués sur le boulevard sont de banlieue à banlieue, a-t-elle dit l'AFP.

Mercredi, l'élue LR soumettra une motion au Conseil régional pour demander à la Ville de Paris de renoncer à son projet, au profit "d'enrobés phoniques", plus efficaces selon elle pour réduire les nuisances sonores.

"Les enrobés phoniques, c'est une conception d'un autre âge, qui consiste à dire +on touche pas à la voiture+", a réagi Patrick Bloche (PS), premier adjoint à la Mairie de Paris, réfutant toute "écologie punitive".

- Nuisances sonores en baisse -

 

"Ce qui est punitif, c'est de laisser les 550.000 personnes qui vivent dans la bande de 500 mètres de part et d'autre du boulevard, dont 40% vivent dans de l'habitat social, subir des niveaux de pollution sonore et de l'air qui dépassent les normes de l'OMS" (Organisation mondiale de la Santé, NDLR), a plaidé M. Bloche.

L'adjoint écologiste d'Anne Hidalgo à la voirie, David Belliard, avait défendu en janvier "une mesure de bien commun qui a un intérêt collectif", s'appuyant sur la baisse en 2014 de 80 km/h à 70 km/h sur l'anneau de 35 km qui ceint la capitale.

Depuis, les riverains de l'autoroute urbaine ont connu une "réduction des nuisances sonores, notamment la nuit: un peu plus d'un décibel en moins la nuit, et 0,5 décibel le jour".

La diminution de la vitesse a aussi permis "une baisse de 15%" des accidents "sur les premiers mois" qui ont suivi son introduction, selon David Belliard, disant se fonder sur une étude de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).

La vitesse maximale autorisée sur cette autoroute urbaine qui entoure la capitale depuis 1973, était déjà passée de 90 km/h à 80 en 1993, puis à 70 en 2014. Depuis 2021, la vitesse a par ailleurs été limitée à 30 km/h dans la plupart des rues de la capitale.


AFP
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