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Publié le 20 septembre 2024
Près de 4.000 personnes sont attendues du 22 au 24 septembre pour cette 38e "Rencontre internationale pour la paix", organisée en partenariat avec l'Église catholique à Paris, autour d'une série de forums animés par des religieux, politiques, responsables d'ONG, experts... venus de divers pays.
C'est la première fois que la rencontre est organisée dans la capitale française. "Emmanuel Macron, quand il est venu à Rome il y a deux ans, nous a demandé: pourquoi pas à Paris?", a expliqué vendredi lors d'une conférence de presse Marco Impagliazzo, le président de Sant'Egidio.
Le chef de l'État participera dimanche soir à l'assemblée inaugurale organisée au Palais des congrès, aux côtés notamment de la maire de Paris Anne Hidalgo, de l'archevêque de Paris Laurent Ulrich, du grand rabbin Haïm Korsia et du recteur de la grande mosquée Chems-eddine Hafiz.
Entre les Jeux olympiques et paralympiques qui "ont permis de voir des signes d'unité dans un moment difficile" et la réouverture de Notre-Dame attendue le 8 décembre, le choix de Paris s'explique aussi parce qu'on est "dans un pays où on a imaginé la paix avec d'autres partenaires après la Seconde Guerre mondiale", a ajouté M. Impagliazzo.
Au total 21 forums se tiendront lundi et mardi, aux thématiques variées: "l'Afrique aujourd'hui", "une politique d'avenir pour les migrations", "la démocratie mise à l'épreuve", "imaginer un monde sans armes nucléaires"...
Aucun n'est spécifiquement consacré au 7 octobre, date de l'attaque sanglante du Hamas contre Israël en 2023, alors que les tensions s'exacerbent au Proche-Orient.
"Il n'y a pas un forum sur cette question, on a choisi de ne pas se focaliser sur un scénario ou un autre de la guerre", a expliqué M. Impagliazzo.
Il y aura "évidemment" des échanges entre les personnalités présentes sur la question "mais dans des discussions réservées et privées", a-t-il expliqué.
Car ces trois jours ne se veulent "pas une rencontre des médiateurs de paix: il n'y a pas de médiations cachées" mais "le fait d’être ici, ensemble, est déjà le signe d'espoir".
"On avait beaucoup de doutes" sur une organisation cette année, "vu les fortes crispations de la communauté internationale", a ajouté M. Impagliazzo. "On a décidé oui, de le faire, pour donner le signe que cette recherche de la paix ne doit pas s'arrêter", a ajouté le président de Sant'Egidio.
Car "des millions de personnes souffrent à cause de la guerre" dans le monde: "nous voulons être la voix de ces gens, dont beaucoup sont pauvres, et qui n'ont pas de voix dans la communauté internationale", a-t-il expliqué.
Il s'agit de dire que le dialogue "aidera à imaginer ou à trouver quelques chemins pour la paix" à une époque où "le mot paix a presque disparu du vocabulaire géopolitique, de l'opinion publique et des religions", a-t-il ajouté.
M. Impagliazzo s'est dit "très préoccupé pour les jeunes générations" qui ont "comme horizon ce langage de la guerre". "Quel héritage allons-nous laisser" et "comment cette Europe qui s'est reconstruite sur la paix, la solidarité, les droits, va-t-elle créer pour le futur un horizon de paix?" s'est-il interrogé.
La rencontre se terminera mardi sur le parvis de Notre-Dame avec notamment la lecture d'un message du pape François, et des "moments très symboliques" tels que l'allumage de candélabres pour la paix et une minute de silence "en mémoire des victimes de la guerre".