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Publié le 17 octobre 2024
"Le salon de l'auto, c'est beaucoup de strass et de paillettes mais en réalité (...) c'est une filière entière qui est en train d'être rayée de la carte", a déclaré à l'AFP la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet.
Elle demande la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire sur les aides à l'industrie automobile en France, et des Assises de l'industrie.
Plusieurs centaines de salariés de Stellantis, Renault, Valeo, Bosch ou MA France s'étaient déplacés devant le salon à la Porte de Versailles, sous haute surveillance policière.
Le nombre d'emplois a déjà fondu dans le secteur au cours des trente dernières années, et les entreprises du secteur multiplient des cessions de site ou suppressions de postes.
Liées à des délocalisations, au ralentissement du marché automobile comme à la transition au moteur électrique, elles provoquent la colère des salariés du secteur.
"Les capitalistes de l'automobile se font la guerre à mort", a lancé Jean-Pierre Mercier, délégué Sud sur le site de Poissy (Yvelines) de Stellantis. "Aucun gouvernement ne nous sauvera des fermetures d'usines", a-t-il lancé, appelant les salariés à "abattre les frontières entre constructeurs et équipementiers" et à user du droit de grève.
Le patron de Stellantis Carlos Tavares avait annoncé lundi au journal Les Echos qu'une décision serait prise pour Poissy, la dernière grande usine automobile d'Ile-de-France, en 2025. Ses 2.568 salariés produisent les SUV Opel Mokka et DS3 Crossback, mais n'ont pas de visibilité sur les années à venir.
"Pour nous la décision est déjà prise", a regretté Jonathan Dos Santos, secrétaire CGT à Poissy. "Il n'y a plus d'investissement, même pour changer des pièces défectueuses. Ils priorisent d'autres usines".
"Il y a un climat de peur, la direction cherche à nous faire partir, nous propose des postes de livreur" dans d'autres sociétés, a-t-il ajouté.
En Italie aussi, la situation est "dramatique" dans l'automobile et une manifestation nationale est prévue vendredi, a affirmé Maurizio Oreggia, du syndicat italien Fiom, aux côtés de syndicalistes américains venus soutenir le mouvement des salariés français.