© Leonid Andronov
Publié le 11 septembre 2024
La présidente de région Valérie Pécresse a dénigré un projet "dont l'impact écologique et économique serait désastreux pour les communes traversées, notamment dans les Yvelines".
D'après la motion adoptée par les élus régionaux, "cette ligne nécessite l'artificialisation de centaines d'hectares de terres agricoles qui sont parmi les meilleures de France".
Le projet, estimé à 11,5 milliards d'euros par la région, est en plus une "aberration économique" et "va détruire ou endommager les ressources en eau ainsi que des espaces naturels essentiels à la protection de la biodiversité".
Valérie Pécresse avait émis trois conditions pour apporter son soutien, notamment financier, au projet: le maintien de l'arrêt des trains normands dans le Mantois, un prolongement de la section en souterrain dans les Yvelines et "que le service fret ne se fasse pas au détriment des voyageurs".
Toutes ces conditions "ont été refusées par l'Etat et la région Normandie", est-il écrit dans la motion.
La décision de l'Ile-de-France a suscité la colère de la région Normandie et de plusieurs agglomérations importantes (Rouen, Le Havre, Caen ou Cherbourg) qui dans un communiqué commun ont évoqué "un projet d'intérêt national".
"Valérie Pécresse oublie que le projet a été annoncé par Nicolas Sarkozy en 2009, et qu'il a dès lors été porté avec détermination par un gouvernement dont elle était membre", ont déclaré les collectivités normandes.
De plus, "les partenaires du projet, dont sa région, ont consacré plus de 100 millions d'euros à ce jour" aux études, peut-on lire dans le communiqué.
"Un projet d'intérêt national ne peut faire les frais d’une opposition locale", écrivent région et villes normandes, appelant l'Etat à appuyer la LNPN.
Le projet, qui remonte à 2009, a déjà franchi plusieurs étapes clefs. Une première phase d'étude a été menée entre 2014 et 2017, et l'Etat a réaffirmé "son caractère prioritaire" et fixé une feuille de route en 2020, d'après le site de SNCF Réseau présentant l'infrastructure.
La ligne doit permettre de relier Paris à Rouen en moins d'une heure (contre 1 heure 20 actuellement) ou Paris au Havre en 1 heure 45 (contre 2 heures 05).
Le projet - qui vise aussi à désengorger les voies ferrées aux abords de Paris - est d'aménager le réseau existant, complété par la construction de tronçons nouveaux sur certaines sections, dont la construction est prévue à l'horizon 2035-2040.